1. Communication et échanges : la “brique” fondamentale
Les dispositifs de coordination reposent en premier lieu sur la capacité à communiquer efficacement :
- Staffs pluriprofessionnels, réunions cliniques de coordination
- Utilisation du Dossier Médical Partagé (DMP) et de la messagerie sécurisée de santé (MSSanté)
- Mise en place de protocoles écrits et d’outils de liaison (carnet de liaison, plans personnalisés de soins, etc.)
Selon le rapport annuel de la Cour des comptes (2022), plus de la moitié des médecins généralistes déclarent encore des difficultés à accéder à une information partagée fiable, signe que les outils techniques, pourtant massivement promus, n’ont pas totalement transformé les pratiques.
2. Protocolisation et partage de tâches
Le développement de protocoles pluriprofessionnels facilite l’organisation des soins et la délégation de certains actes. Dans les MSP, 64 % des structures déclaraient en 2022 mettre en œuvre au moins un protocole de coopération (source : Observatoire des maisons de santé, FFMPS).
- Suivi de patients chroniques (ex : protocoles Asalée en diabétologie ou BPCO)
- Délégation d’actes aux infirmiers ou pharmaciens, dans un cadre sécurisé
- Suivi partagé de la prévention, du dépistage et de la gestion des fragilités
Ce partage structuré permet de fluidifier les enchaînements de soins tout en clarifiant les rôles.
3. Ingénierie de parcours et dispositifs d’appui
Dans les situations complexes (perte d’autonomie, maladies chroniques, précarités), la coordination s’appuie de plus en plus souvent sur des médiateurs ou coordonnateurs de parcours (ex : infirmière coordinatrice en “Parcours éducatif patient diabète”, assistants sociaux, case managers pour les personnes âgées, etc.).
- Le rôle des DAC (Dispositifs d’Appui à la Coordination) s’est renforcé avec la loi Ma Santé 2022 : plus de 90 DAC sont en fonctionnement en France, gérant chaque année plus de 700 000 orientations (source : Santé Publique France, 2023).
- Ces dispositifs visent à « ne jamais laisser un professionnel seul dans une situation complexe ». Ils jouent un rôle d’interface, d’orientation et de soutien, tant pour les patients que pour les professionnels.